Marché des assurances en 2005: amélioration de la solvabilité, stabilisation des recettes de primes

Berne, 27.10.2006 - Le montant des capitaux propres disponibles dans le domaine des assurances en Suisse s’est nettement amélioré pour la troisième fois consécutive selon Solvabilité I. Cette constatation est également étayée par les résultats du deuxième essai pilote du Test suisse de solvabilité (SST) axé sur les risques. Parallèlement, le recul des recettes de primes s’est fortement ralenti durant l’année écoulée. Au total, les recettes de primes se sont élevées à 50,6 milliards de francs en 2005 (50,7 mia l’année précédente). C’est ce qu’indiquent les statistiques figurant dans le rapport de l’Office fédéral des assurances privées (OFAP) sur le marché suisse de l’assurance en 2005, statistiques disponibles cette année pour la première fois dans leur intégralité sur le site Internet de l'OFAP.

Nouvelle amélioration de la solvabilité
Evolution des fonds propres (Solvabilité I): le montant des capitaux propres disponibles, et donc la capacité statutaire d’assumer des risques, a continué de s’améliorer notablement pour la troisième fois consécutive pour les tous les assureurs (assureurs-vie +16 %, assureurs dommages +9 %, réassureurs +11 %). Globalement, les assureurs disposaient de fonds propres pour un montant de 45,2 milliards de francs à fin 2005, soit 4,5 milliards de plus qu'à fin 2004.

Mesure des risques au moyen du Test suisse de solvabilité (SST): le résultat du SST organisé en 2005 pour la deuxième fois déjà dans le cadre d’un vaste test pilote est positif. 13 assureurs-vie, 11 assureurs-maladie privés et 13 assureurs dommages ont participé au test. Le Test suisse de solvabilité est une procédure développée sous la conduite de l'OFAP en vue d'évaluer le risque auquel est exposé un assureur. D’ici à 2011 au plus tard, tous les assureurs devront être en mesure de mettre à disposition un capital porteur de risque suffisant pour pouvoir supporter durant une année au moins avec une probabilité de 99 % le risque auquel ils sont exposés selon les évaluations (= taux de couverture de 100 %). Parmi les assureurs ayant pris part en 2005 à l’essai pilote, le test de solvabilité a donné un taux de couverture dépassant 100 % en moyenne. Le Test suisse de solvabilité prend actuellement en compte les groupes de risques suivants: le risque de marché, le risque actuariel, le risque de crédit ainsi que des scénarios catastrophes, le risque de marché et le risque actuariel étant prépondérants dans les assurances privées. Si l’on additionne les répercussions financières des ces deux groupes de risques calculées séparément pour le test pilote de 2005, la somme obtenue dépasse de 24 % les répercussions calculées pour les deux groupes de risques pris ensemble. Ce phénomène est dû au fait que certains facteurs de risque réagissent différemment, par exemple de manière opposée, aux changements et que les répercussions se compensent ainsi partiellement (effet de diversification). Lors du test pilote de 2005, un effet de diversification de 24 % a été atteint entre le risque de marché et le risque actuariel. Pour la plupart des assureurs, le risque de marché représente le risque le plus important. Cette prépondérance explique les efforts déployés par les assureurs pour mieux adapter le processus de placement des capitaux à la structure des engagements de l’assurance et réduire ainsi considérablement le risque de marché.

Stabilisation des recettes de primes
Le recul des recettes de primes observé depuis 2003 (primes brutes comptabilisées pour l’ensemble des affaires suisses directes) a presque été stoppé durant le dernier exercice. Le volume des primes s’est stabilisé à 50,6 milliards de francs en 2005, ce qui correspond à une diminution de près de 2 pour mille. Dans l’assurance sur la vie, le recul des recettes de primes n’a été que de 1,5 % alors qu’il était de 6,1 % en 2004; dans l’assurance contre les dommages en revanche, la croissance a été freinée (1,8 % contre 5,3 % en 2004).

En ce qui concerne l’assurance-vie individuelle, le recul de 3 % a été moins important que l’année précédente (4,7 % en 2004). La diminution observée au cours de l’exercice 2005 s’explique uniquement par le recul enregistré dans le domaine des versements uniques. En revanche, les assurances-vie liées à des parts de fonds de placement ont enregistré une croissance considérable de 83 %. Cette évolution s’explique par la bonne année 2005 en matière de placements et par l’activité accrue des assureurs privés dans ce segment grâce à de nombreux produits nouveaux, notamment des assurances offrant une protection du capital ou des rendements minimaux garantis en cas de vie, soit à l’échéance du contrat, mais non en cas de rachat anticipé.

Quant à la prévoyance professionnelle (affaires d’assurances-vie collectives), elle a enregistré une nouvelle diminution de 8,2 % (6,6 % en 2004). Cela provient du fait que quelques fournisseurs de prestations d'assurance se sont retirés de ces affaires et que d’autres assureurs-vie ne garantissent plus, ou plus que de manière limitée, les taux d’intérêt sur les dépôts d’épargne de la prévoyance professionnelle (assurance complète).

Dans le secteur de l’assurance contre les dommages, la croissance est due essentiellement aux assurance accidents et véhicules automobiles, alors que dans l’assurance-maladie, le volume des primes stagne à un niveau élevé.

Diminution continue des paiements pour sinistres
Les assureurs (affaires suisses directes) ont dépensé au total 26 milliards de francs durant l'exercice, soit 1,6 % de moins qu'au cours de l'exercice précédent. A la suite des intempéries, l’assurance contre l’incendie et les éléments naturels a marqué une hausse sensible. A l’inverse, les assurances maritime, aérienne et transport ont retrouvé leur ancien niveau après la forte augmentation enregistrée en 2004. L’assurance contre l’incendie et les éléments naturels présente le taux de sinistralité (1) le plus élevé (140 %). Viennent ensuite l’assurance accidents, l’assurance-maladie et l’assurance des véhicules automobiles (80 % pour chacune).

Placements de capitaux
Avec une part de 40 %, la catégorie des titres à revenu fixe reste la plus importante durant l’exercice 2005. Elle est suivie des prêts et autres placements (28 %), des placements dans des sociétés liées et des participations (14 %), des actions et des fonds de placement (11 %) et de l’immobilier (7 %). La composition des placements de capitaux est restée ainsi pratiquement inchangée depuis 2004.

Fournisseurs de prestations d’assurance privée
Le nombre de fournisseurs de prestations d’assurance a légèrement diminué durant l’année en cours. Le 31 août 2006, 214 institutions privées d’assurance ou de réassurance étaient soumises à la surveillance de la Confédération (contre 216 l’année précédente). Ce nombre comprenait 23 assureurs-vie suisses, quatre filiales d’assureurs-vie étrangers, 78 assureurs suisses contre les dommages, 40 filiales d’assureurs étrangers contre les dommages et 69 réassureurs.

L’ensemble des chiffres du rapport désormais sur Internet
L’OFAP renonce pour la première fois cette année à publier le rapport administratif sur papier et sous forme de CD ROM. Par contre, l’ensemble des chiffres, des données et des faits pourront être consultés gratuitement par tout un chacun sur le site de l’office (www.bpv.admin.ch > Documentation > Statistiques 2005).

(1) Le taux de sinistralité correspond à la somme des prestations versées pour des sinistres et de la variation (+ en cas d'augmentation, - en cas de diminution) des réserves destinées à couvrir les sinistres passés mais non encore indemnisés, en pour-cent des recettes de primes (sans tenir compte des coûts administratifs).


Adresse pour l'envoi de questions

Service de communication de l’OFAP, 031/322 79 11



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Office fédéral des assurances privées
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