Révision de l’organisation de l’armée: redimensionnement, déplacement des priorités et distinction claire entre les unités actives et la réserve

Berne, 01.06.2006 - Dans le but d’optimiser les engagements de l’armée au sens des mesures décidées en mai 2005, le Conseil fédéral demande au parlement de procéder à une adaptation de l’organisation de l’armée. Le nombre d’états-majors de brigade passera de neuf à huit dès le 1er janvier 2008. Il y aura notamment la constitution de quatre nouveaux bataillons d’infanterie et de deux nouveaux bataillons d’aide en cas de catastrophe.

Avec l’étape de développement 2008/2011, le Conseil fédéral avait déjà décidé le 11 mai dernier de déplacer les priorités en ce qui concerne l’engagement de l’armée. Les engagements de sûreté devront prendre de l’ampleur au détriment des moyens attribués à la défense au sens propre du terme. Par ailleurs, les capacités destinées à la promotion de la paix devront être doublées. Ces mesures ont été dictées par la situation en matière de menace et par la précarité des moyens financiers. Elles n’entraînent pas de modification de la loi sur l’armée et l’administration militaire, et elles sont en harmonie avec le rapport sur la politique de sécurité et le plan directeur de l’armée. Elles nécessitent toutefois une adaptation de l’organisation de l’armée, décidée par le Conseil fédéral, et qu’il s’agit à présent de soumettre au Parlement sous la forme d’un message parlementaire. Le système de milice subsistera de même que les effectifs généraux de l’armée ainsi que les missions qui lui sont confiées.

Forces terrestres: une brigade de moins
Aux Forces terrestres, les quatre états-majors actuels des régions territoriales doivent subsister.
Le nombre d’états-majors de brigade passera progressivement de neuf à huit dès le 1er janvier 2008. Deux brigades blindées, deux brigades d’infanterie, deux brigades d’infanterie de montagne ainsi qu’une brigade d’infanterie de la réserve et une brigade d’infanterie de montagne de la réserve subsisteront. Une brigade d’infanterie sera dissoute.
Le gros des bataillons des Forces terrestres devrait être subordonné aux 6 brigades actives au sens d’une articulation de base.
L’articulation des brigades de la réserve a été établie mais en ce qui concerne l’équipement, elles ne disposent que du matériel personnel. Les états-majors des brigades de la réserve sont en premier lieu responsables de l’instruction des officiers des corps de troupes qui leur sont subordonnés, mais ils peuvent aussi être amenés à accomplir des tâches telles que la planification et la direction de manifestations d’envergure de l’armée, ou encore venir renforcer d’autres états-majors de brigade si le besoin devait s’en faire ressentir. Par ailleurs, en leur qualité d’état-major expérimenté, ils sont en mesure de participer à des exercices d’état-major d’importance nationale ou internationale.

Forces aériennes: Réduction du nombre de groupe de défense contre avions
Au niveau des Forces aériennes, les quinze groupes panachés de défense contre avions actuels seront réduits à neuf groupes actifs. Cette réorganisation répondra ainsi aux besoins prévisibles des brigades d’engagement et des éléments chargés de la protection d’ouvrages lors d’opérations de sauvegarde des conditions d’existence et de sûreté sectorielle d’une part, et à l’entraînement de la capacité de défense des formations des Forces terrestres d’autre part. Avec ces 9 unités, il sera possible de constituer deux « clusters » capables d’assurer la défense contre avions sur deux secteurs ou encore de garantir la protection à grande échelle de deux infrastructures d’intérêt national telles que des centrales nucléaires ou des aéroports.

Logistique: Réduction et uniformisation
Les bataillons logistiques et les bataillons logistiques mobiles seront uniformisés et passeront de six à quatre. Les quatre bataillons d’hôpital actifs subsistent mais ils seront réorganisés en bataillons d’hôpital mobiles uniformes.

La première planification de mise en œuvre dans le domaine des bataillons et des groupes est achevée.
Avec l’étape de développement 2008/2011, l’armée passera de 133 à 129 bataillons / groupes. Le nombre de formations de chars, d’artillerie et de défense contre avions sera réduit au profit des bataillons d’infanterie et des bataillons / groupes d’aide au commandement.

En plus d’un état-major de brigade d’infanterie il est aussi prévu de dissoudre un commandement d'aérodrome, 4 bataillons / groupes actifs, 3 bataillons / groupes panachés et 11 bataillons / groupes de réserve. Cette mesure touche en premier lieu les troupes blindées, de défense contre avions et de la logistique ainsi que l’artillerie.
Neuf bataillons / groupes actifs surnuméraires seront transformés en unités de réserve. Ce sont ici en particulier les troupes blindées et l’artillerie qui sont concernées.
Il sera constitué 4 bataillons d’infanterie, deux bataillons d’aide en cas de catastrophe, un bataillon du génie, un bataillon de police militaire, 3 bataillons d’ondes dirigées ainsi que 3 groupes de transport aérien.

Les six bataillons d’aide en cas de catastrophe seront subordonnés aux régions territoriales et non plus à la Formation d’application du génie / sauvetage comme c’est le cas actuellement. Aujourd’hui déjà, les régions territoriales sont en règle générale responsables de l’engagement des bataillons d’aide en cas de catastrophe. Cette modification a notamment été décidée suite aux expériences faites lors de l’engagement de l’armée au moment des inondations du mois d’août dernier.

Suivra la numérotation des formations
Il s’agira dans une prochaine étape de régler avec les cantons la question de l’appartenance des brigades et des corps de troupe puis de les numéroter. C’est sur cette base que nous pourrons ensuite établir à titre définitif la planification de mise en œuvre.

Mise en œuvre échelonnée
La mise en œuvre interviendra de façon échelonnée à partir de 2009. Cet échelonnement est imposé par les motifs suivants:

  • L’armée doit être en mesure de garantir les prestations qui lui incombent même pendant la mise en œuvre de l’étape de développement 2008/11.
  • L’étape de développement doit pourvoir être mise en œuvre en garantissant la pérennité de notre armée de milice, et la consolidation de l’armé XXI ne doit pas en pâtir inutilement.
  • Enfin, il s’agit de consolider l’introduction de nouveaux systèmes par les états-majors et les troupes.


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Porte-parole de l’armée
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