Ouverture du salon de l’automobile de Genève

(Dernière modification 20.05.2008)

Genève, 06.03.2008 - Allocution du Président de la Confédération

Monsieur le Président du Conseil d’Etat de la République et Canton de Genève,
Monsieur le Président du Salon de l’automobile,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec plaisir que je vous apporte les salutations du Conseil fédéral à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’automobile de Genève.

Le Salon de Genève est un rendez-vous incontournable, et agréable, du monde politique cantonal et fédéral.

C’est l’une des manifestations où il est de coutume que le Président de la Confédération s’exprime.

Cette obligation protocolaire est l’expression de la haute estime dans laquelle nous tenons cette manifestation d’envergure nationale et internationale.

Le succès est depuis toujours au rendez-vous de votre manifestation.

Mais l’automobile est comme la langue d’Esope : le meilleur pour beaucoup, le pire pour certains.

Je crois que le Salon de Genève fascine les Suisses par sa capacité de présenter des technologies nouvelles au grand public.

Or, fort heureusement, notre pays tient en haute estime ingénieurs et techniciens.

La technologie automobile, en particulier, fait rêver.

Elle autorise même parfois des rêves qui, après coup, paraissent pour le moins audacieux.

J’ai revu récemment des images du Ciné-journal suisse montrant l’ouverture du Salon de Genève de 1958.

1958, c’était l’époque où l’on pensait résoudre aisément les problèmes énergétiques et de transport par la technologie accessible à l’époque.

Cette année là, le commentateur du Ciné-journal annonçait triomphalement le développement d’un nouveau modèle de voiture pouvant rouler soit à l’essence, soit au gaz, soit, comble de la technique, avec un moteur atomique !

Chaque détenteur de véhicule aurait disposé dans son garage d’une petite centrale nucléaire !

La voiture atomique est restée, fort heureusement, à l’état d’ébauche.

Mais la technologie novatrice, elle, est toujours au rendez-vous, de manière différente, fort heureusement aussi.

Aujourd’hui, les ingénieurs sont en quête de modes de locomotion utilisant l’énergie avec beaucoup plus d’efficacité et moins d’atteintes à l’environnement.

L’affiche officielle de l’édition 2008 résume bien cette évolution.

En regardant sur l’affiche l’œil de couleur verte qui dévisage les visiteurs du salon, je me suis souvenu des fameux vers de Victor Hugo: « L’œil était dans la tombe et regardait Cain ».

L’œil vert sur l’affiche du Salon 2008 semble dire à l’industrie automobile : sois propre ou prends le risque de disparaître !

Je salue évidemment les innovations présentées dans ce Salon 2008 qui permettront à l’automobile, non seulement de ne pas disparaître, mais d’être plus que jamais au service de la mobilité individuelle, et par là-même, d’une certaine forme de liberté.

Je constate que beaucoup de constructeurs renforcent l’efficacité environnementale des moteurs existants grâce au bioéthanol, aux voitures hybrides ou à de nouveaux moteurs diesels.

Et puis à plus long terme, c’est évidemment le développement de la voiture électrique ou de la voiture à hydrogène qui retient l’attention.

Un leader visionnaire de la branche automobile a même déclaré récemment dans un journal zurichois, que d’ici quelques décennies, l’accès aux centres villes serait réservé aux seuls véhicules à émission zéro. Attendons pour voir !

Notre pays est partenaire de ce développement de l’automobile même si la Suisse n’est pas officiellement un pays producteur d’automobiles.

Mais notre industrie est très active dans la sous-traitance. Et c’est là qu’une bonne partie de l’enjeu technologique se décide.

La recherche est aussi active dans les institutions publiques.

Une école d’ingénieurs lance des recherches spécifiques dans le domaine du diesel.

Nicolas Hayek, jamais en repos, s’intéresse à la voiture à hydrogène.

Une entreprise électrique romande poursuit ses recherches sur la technologie des piles à combustible.

Bref, hautes écoles et industrie privée se mobilisent.

Et le Salon 2008 accueille dans quelques jours le premier congrès sur la mobilité douce organisé par l’International Advanced Mobility Forum, auquel je souhaite plein succès.

Je l’ai dit tout à l’heure : la technologie fascine, surtout quand il s’agit d’automobile.

Mais la voiture n’est pas seulement un objet technologique. C’est aussi un objet d’émotion lié au design et à l’esthétique.

Le design a inspiré des personnalités suisses ou vivant en Suisse qui ont marqué le monde de l’automobile. Je pense à Louis Chevrolet, à Peter Monteverdi, à Franco Sbarro ou à Peter Sauber.

Qu’en sera-t-il à l’avenir ? Un journaliste résumait récemment en 10 qualificatifs les tendances du design automobile que l’on retrouve dans ce Salon 2008.

Une voiture, écrivait-il, se doit aujourd’hui d’être belle, différente, low-cost, néo-rétro, high-tech, exotique, cossue, extravagante, écolo et pratique.

Cette description parle à chacun d’entre nous. Elle parle peut-être même au psychanalyste amateur qui sommeille en beaucoup d’entre nous…

Genève est aussi un salon profondément international, l’un des plus réputés mondialement avec Détroit, Tokyo, Paris ou Francfort.

Il est ouvert aux nouvelles tendances et aux nouveaux producteurs. Cette année m’a-t-on dit, trois nouvelles marques font leur apparition à Genève, dont une chinoise à moteur hybride.

Ces nouveautés nous encouragent à concilier notre société fondée sur la mobilité avec le respect de l’environnement.

C’est une banalité de dire que les modes de transport ne sont pas en opposition mais en complémentarité.

La Suisse continuera à renforcer son réseau routier tout en poursuivant les projets destinés à libérer les grands axes routiers, notamment alpins, du trafic de marchandises. Nous venons d’ouvrir, faut-il le rappeler, le tunnel de base du Lötschberg.

L’enjeu dans les villes est plus complexe. La Confédération s’efforce d’y répondre par la voie de la législation en mettant à disposition des édiles de nos villes et cantons une palette d’instruments qu’ils sont libres d’utiliser ou de ne pas utiliser.

Je dirai pour conclure que le Salon de l’automobile de Genève est une rencontre de professionnels, d’amateurs passionnés, d’amateurs éclairés et de simples consommateurs.

Vitrine de la technologie et du design automobile, il est le reflet des souhaits et des besoins de la population en matière de mobilité.

C’est avec raison qu’il est un rendez-vous réputé au niveau international. C’est avec raison qu’il reste le rendez-vous prioritaire de tous les Suisses, et ils sont nombreux, qui se passionnent pour l’automobile.

Et c’est pourquoi je lui souhaite plein succès ! En 2008 et dans les années à venir !


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Secrétariat général DFI
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